All work and no play
Le mois dernier, je me suis rendu à Oslo pour participer à un séminaire qui s’est avéré particulièrement insolite, consacré au travail. L’inévitable question du temps de travail a notammnent fait l’objet de plusieurs interventions. Evidemment, nous avons eu droit aux poncifs habituels sur ce style de question, une intervention m’a donné envie de vous en résumer les principales idées. A contre-courant, l’orateur y démontrait en avec une kyrielle d’exemples pourquoi l’humanité allait travailler de moins en moins… pour gagner toujours plus. Et il ne s’agissait pas même d’une idée en l’air, puisque ce mécanisme était déjà en cours. Depuis des années. Les multiples innovations qui sont nées au cours de la révolution industrielle nous ont en effet offert la possibilité DE décupler la richesse globale, de vivre mieux, non seulement plus longtemps d’une part et en meilleure santé. Les métiers à notre époque demandent moins de temps et sont moins nocifs pour notre santé. Remettons les choses en perspectives : nous jouissons aujourd’hui d’une qualité de vie dont ne pouvaient même pas rêver les rois et la noblesse il y a quelques siècles. Le scénario-catastrophe selon lequel à l’avenir, nous devrons tous travailler jusqu’à 100 ans est par conséquent dépourvu de tout fondement. C’est l’inverse qui va arriver. La R&D décuple la productivité de l’homme et lui permet de travailler de moins en moins, de moins en moins durement, tout en gagnant en valeur ajoutée. En Europe, le temps où le secteur agricole occupait près de la moitié de la population active est désormais révolu. Grâce aux tracteurs, aux meilleures semences, aux engrais et au développement des techniques agricoles. Au cours de ces deux derniers siècles, nous avons essentiellement consacré l’augmentation collective de notre espérance de vie et de notre richesse à toujours plus de temps libre. Le fait de devoir aujourd’hui travailler à nouveau plus longtemps n’est que momentané. Nous avons seulement pris une avance sur des fonds que nous n’avions pas encore formée. Cependant, l’évaluation la plus rationaliste relative à l’avenir nous laisse deviner davantage de richesse, moins de travail et toujours plus de temps libre. Ce séminaire a été une véritable bouffée d’air frais face au marasme qui prévaut actuellement.